Thomas Cantaloube, Requiem pour une République
Un polar sur l’histoire d’une France où la guerre d’Algérie envahit l’Etat, met fin aux libertés, rend légitime les exécutions extra-judiciaires et autres assassinats. Peu de choses en fait sur l’Algérie directement, sauf à propos du Sahara, mais bien plus sur le monde du FLN en France. Dans ce Sahara, le FLN ne s’est pas implanté et en 1954 il n’est guère algérien. C’est l’Etat français qui « algérianise » ce territoire où il devient de plus en plus fort à mesure qu’il perd sa souveraineté sur les rivages non-algériens du désert (Maroc, Maritanie, Mali, etc), persuadé de pouvoir régner sur ce territoire qui a deux intérêts majeurs : des ressources d’hydrocarbures qu’on découvre peu à peu, mais aussi une immensité vide propice aux expériences nucléaires. C’est jusqu’en début 1961 que l’Etat français espère garder ce Sahara, ce qui en fait prolonge la guerre d’un an et demi, car le FLN sait lui aussi ce que vaut ce territoire vide.
Ce polar est mené de manière à ce qu’on ne puisse plus le lâcher quand on a dépassé les deux premiers chapitres. Parmi les personnages historiques mis en scène, Maître Ali Boumendjel, dont nous retrouvons la mémoire en mars 2021, grâce à la reconnaissance de son assassinat par l’Etat français, comme l’a préconisé le rapport Stora deux mois plus tôt.
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