Suites algériennes 1962- 2019 (Jacques Ferrandez, Casterman, 2021, Tome I, 240 p.)
Jacques Ferrandez a entrepris une tâche plus périlleuse que de nous raconter l’Algérie coloniale et même la guerre d’Algérie : il travaillait avec le recul du temps, sur des événements largement travaillés dans toute une production littéraire et historique. Ici, avec Suites algériennes 1962- 2019, il s’attaque à une histoire en cours, jusqu’au présent Hirak, mouvement populaire sans cesse présent. Au cœur du régime algérien, la Sécurité militaire rend opaque depuis près de 60 ans la majorité des événements vécus dans ce pays, même si un kaléidoscope de flashs partiels donne une foule d’informations. Une BD n’est pas de l’histoire, mais un roman où l’image accentue l’émotion. Mais Ferrandez à travers coups de théâtre et secrets révélés se tient au plus près des femmes et des hommes d’un pays qu’il aime, qui vivent des deux côtés de la Méditerranée. Parmi tant de faits mis en scène, qui se souvient de la manifestation des femmes (8 mars 1965- p. 104), qui précède de peu le coup d’Etat qui met fin au pouvoir de Boumedienne ? Pieds noirs, pieds rouges, militaires, islamistes, sont là, sans manichéisme. Ce n’est pas un hasard si le héros du livre, Paul- Yanis, a quelque ressemblance physiques avec l’auteur… On attend avec impatience le tome II…
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