Campo mexicano lento

Aquí y allá de Antonio Méndez Esparza, pelicula mexicano española, 2012

timthumb.php Tema : los migrantes ? De veras, como lo dice Patricia Arias[1], no se trata de una situación especial, sino de todo el mundo rural mexicano: claro que en la zona de Tlapa, Guerrero, es algo peor, pero no tanto. La gente habla lento, desconfiado, sin que sepamos si es porque el uso del castellano es escaso (hay instituciones « indigenistas » en Tlapa) o solamente porque el hablar campesino tiene pocas palabras, para protegerse de las desgracias. No viven en la « pobreza »: este pueblo, quizás a 20km de la « ciudad » (Tlapa), tiene calles pavimentadas, casas decentes, con luz y agua, escuelas hasta los 15 años, el hospital de Tlapa es acogedor para el parto de la mujer. Pero si escuchamos bien, qué se puede aprender en esta escuela? Cómo conseguir las medicinas en el hospital? La ceremonia de las escolares para honrar la bandera nacional, celebrar la unidad nacional, suena tremendamente irrisoria, pues todos los recursos, todas las oportunidades están allá. Sí, se puede soñar: hacer que cuaje un grupo, producir un corrido que va a tener éxito, ser reconocidos y por lo tanto tener dinero. El héroe canta y toca su piano que tanto dinero le ha costado, pero el público que le paga es… su mujer y sus dos hijas. Que ternura!  Pero aquí, trabajar, no. El, en Nueva York, ha limpiado platos y hecho el aseo del supermercado, y por fin regresa allá. El novio de su hija esta buscando como ir allá y ella no sabe contestar si va a aguantar para esperarle. La anciana sabe de manera confusa que su hijo no va a regresar, porque se murió allá. Las mazorcas de la milpa son escasas: la cosecha aparece mas bien como un día de convivencia en el campo, el trato entre la gente de este pueblo es una cortesía prudente. Un lugar para vivir lento, pero cómo?

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Thème : les migrants ? En fait, comme le dit Patricia Arias (1), il ne s’agit pas d’une situation spéciale, mais de l’ensemble du monde rural mexicain : bien sûr, dans la région de Tlapa, Guerrero, c’est un peu pire, mais pas tant. Les gens parlent lentement, en défiance, sans que nous ne sachions si c’est parce que l’usage de l’espagnol est ici limité (il y a des institutions « indigénistes » à Tlapa), ou simplement parce que la langue des paysans est faite de peu de mots, pour se protéger des malheurs. Ils ne vivent pas dans la « pauvreté » : ce village, peut-être à 20km de Tlapa, a des rues goudronnées, des maisons correctes, avec électricité et eau, l’école jusqu’à 15 ans, l’hôpital de Tlapa est accueillant pour l’accouchement de la femme. Mais si nous tendons l’oreille : que peut-on apprendre dans cette école ? Comment se procurer les médicaments dans cet hôpital ? La cérémonie des filles, élèves du collège, pour honorer le Drapeau de la nation, célébrer l’unité nationale, semble terriblement dérisoire, puisque tous les moyens, toutes les chances, sont là-bas, de l’autre côté. Bien sûr on peut rêver : faire que prenne corps un groupe de musiciens, pour qu’il produise un corrido  qui va avoir du succès, pour être reconnus et donc avoir de l’argent. Le héros chante et joue de ce piano qui lui a tant coûté, mais le public qui le paie, c’est… sa femme et ses deux filles ! Quelle tendresse !

aquiMais ici, au village, pas de travail. Lui, à New York, a fait la vaisselle d’un restaurant, a fait le ménage dans un supermarché, et à la fin il y retourne. Le copain de sa fille cherche comment partir là-bas et elle ne sait que répondre : va-t-elle supporter de l’attendre ? La vieille sait vaguement que le fils dont elle attend le retour ne viendra pas, qu’il est mort là-bas. Les épis du champs de maïs sont maigres : la moisson semble surtout l’occasion d’un repas champêtre. La relation entre les gens de ce village relève d’une prudente courtoisie. Un endroit pour vivre lentement, mais comment ?

 


[1] Arias Patricia, Del arraigo a la diaspora, dilemnas de la familia rural, México 2009, Miguel Angel Porrua/ Universidad de Guadalajara/ Cámara de diputados, 295 p.

 

 

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