Michel Canesi et Jamil Rahmani, Alger sans Mozart, Editions Naïve, 2012, 456 p.
Pour aider Beurs, Pieds-noirs, Pieds-rouges, Algériens, à retrouver leur passé, un roman optimiste.
(Deux écrivains que nous retrouverons année après année au Maghreb Orient des livres…) Une maison d’édition inconnue, qui publie plus de musiques que de textes. Une paire de médecins qui en sont ensemble à leur troisième roman. L’un travaille en réanimation et anesthésie (en 2020, nous le retrouverons « au front » pendant la pandémie), l’autre en dermatologie et sida. Pure anecdote ? Non, dans ces métiers on en apprend beaucoup sur la douleur et sur la mémoire. Quelques citations : « Siegfried et le Limousin [Jean Giraudoux, 1922]… L’Allemand [en 1910] offrant au Français, en gage d’amitié, les cantons d’Alsace perdue… moi j’ai tout donné à Kader, jusqu’au plus petit douar de l’Algérie française »… « Les bons souvenirs font plus mal que les mauvais »… « D’où venez-vous, Louise ? – D’un pays qui n’existe pas encore [Lausanne, 1961] »… Souvenirs de Marie-Lise [Alger, 1959] : « Au bal de l’internat, consigne avait été donnée aux Françaises de ne pas danser avec les Juifs et les Arabes… ».
Les deux héros : la ville d’Alger des années 1930 à nos jours, avec son double marocain, Tanger, pour dire aux Algériens et aux Marocains en quoi ils sont frères. Et Louise, dont on verra sans doute le film, pas encore tourné, qui nous est raconté par le livre. Et puis l’affirmation que la culture « occidentale » est propriété inaliénable et indispensable des maghrébins.
Bien sûr, ce livre sort pour les 50 ans de la fin de la guerre d’Algérie. Il a été sélectionné par l’Association Coup de soleil parmi les cinq ouvrages mis au concours de son coup de coeur 2013.
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