« 143 », est-ce le kilométrage de la route? Sans doute… Quelle route? sans doute Ouargla- Tamanrasset…
En tout cas l’idée même de rue est ici problématique. Vaste sol plat caillouteux (on dit « reg’) et à l’horizon des dunes (ou dit « erg »). L’héroïne (Malika « la reine ») est presque toujours immobile dans sa masure: son logis et la boutique où elle vend de quoi boire et manger. Sans doute vend-elle aussi du carburant? Elle se plaint d’avoir été chassée (par qui? quand?) d’une bourgade vraiment urbaine. Elle prétend que le chantier en cours du Kabyle qui va installer une « vraie » cafétéria avec station-service ne l’inquiète guère: c’est elle qui connait la clientèle.
Sa vie est faite de longues conversations avec des voisins improbables. Avec l’un d’eux ils se donnent du « hadj » et « hadja », sans doute par plaisanterie. Elle accueille avec le même calme les camionneurs, policiers, militaires, quelques voyageurs qui vont à leurs affaires et même une touriste. Elle ne sait pas lire, mais s’intéresse aux affaires du monde et comprend le français et l’anglais.
Un film lent et prenant, roman d’une vie minuscule et document irremplaçable sur la manière de vivre sur une route saharienne.
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