Voici plus d’un mois et demi que l’Iran vit une révolution qui remet en cause son régime, mis en place en 1979. Pour nous qui avons un lien particulier avec « le monde arabo- musulman », suivre ces événements devient de plus en plus prégnant. Bien sûr, dès le début, la remise en cause en Iran de la tutelle que doivent accepter les femmes nous a sensibilisés. C’est le courage extrême de celles qui affrontent la police politique qui a frappé dès le début.
Une émission « C’est ce soir » sur la cinq à la télévision du 3 novembre 2022, une double page du Monde des livres du 4 et deux articles de Smaïn Laacher et de Farhad Khosrokhovar dans ce quotidien du 3 novembre, nous permettent de mieux comprendre ce mouvement exceptionnel.
La société iranienne est sans doute dans le monde musulman la plus modernisée, la plus éduquée, celle où la place prise par les femmes est la mieux affirmée. D’où la radicalité de la mise en cause du sexisme, du cléricalisme, du pseudo traditionalisme de ceux qui sont au pouvoir.
Pour nous qui avons suivi les mouvements d’ouverture démocratique du Maghreb depuis bien avant les printemps arabes de 2011 et jusqu’au Hirak de 2019, mouvements qui se poursuivent, soutenir le mouvement iranien en cours est une tâche évidente. Notre rôle est de mieux le faire connaître par tous les moyens dont nous disposons. (5 novembre 2022)
Ce texte a provoqué plusieurs commentaires: en particulier l’envoi par Marc du poème suivant:
Ce n’est pas la première fois que les femmes iraniennes se révoltent contre le port du voile.
En 1848, la poétesse Tahireh a retiré son voile en pleine conférence religieuse pour réclamer plus d’égalité entre hommes et femmes.
Elle sera condamnée à mort quelques années après.
(https://www.radiofrance.fr/franceculture/tahireh-poetesse-et-premiere-feministe-iranienne-6574523
« Nul cheikh ne siégera plus
sur le trône de l’hypocrisie !
Nulle mosquée ne fera plus
commerce de la piété ! (…)
La tyrannie sera terrassée par la main de l’égalité.
L’ignorance sera démolie par la force de la vérité.
La justice étendra son tapis en tout lieu
et l’amitié plantera ses arbres partout. »
« L’aube véritable », Tahireh Qurrat al-‘Ayn, traduction de Jalal Alavinia
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