Le Caire, Rome, Tunis: polar à l’italienne

Amara Lakhous, Divorce à la musulmane à Viale Marconi, roman traduit de l’italien par Elise Gruau, Actes Sud 2012, 222 p. (un des livres en compétition pour le Coup de coeur de Coup de soleil…)

images-1 Né en 1970 de parents kabyles, fait des études de lettres à Alger, puis d’anthropologie à Rome. Travaille sur la première génération des arabes musulmans immigrés en Italie. Après un travail à la radio nationale algérienne en 1994, à partir de 1995 il se spécialise en Italie sur les problèmes d’immigration, avec une activité de médiateur culturel, interprète et traducteur.

l'auteur en entrevue

l’auteur en entrevue

Son livre Choc des civilisations dans un ascenseur Piazza Vittorio (Actes Sud, 2007 ; Babel n° 1119), est un succès surprise de l’année 2006 en Italie, a été couronné du prix Racalmare Leonardo Sciascia et a partagé le prix international Flaiano 2006 avec Enrique Vila-Matas et Raffaele La Capria. Il a également été porté à l’écran en Italie en 2010.

Divorce à la musulmane à Viale Marconi  est daté « Berlin, Rome, Alger, 2007-2010 ». Style naïf au second degré, récit ironique, deux personnages : elle, Sofia (Safia), égyptienne dont le mari « architecte » au Caire est devenu aide pizzaiolo à Rome, musulman traditionnaliste suffisamment ennuyeux pour qu’elle découvre qu’elle aime la langue italienne, qu’elle a le droit de vivre libre en travaillant comme coiffeuse. Lui, bon père de famille sicilien, diplômé d’arabe et passionné par cette langue, devient agent secret malgré lui sous le nom d’Issa, tunisien chargé de démonter un projet d’attentat majeur, bien sûr contre la gare centrale de Rome. Dans la viale Marconi grouillante, l’intrigue se noue au cybercafé/ cabine téléphonique/ récepteur télévisuel en continu de la chaine Al Djazairah, lieu où toute information concernant la « communauté musulmane » locale circule en moins de dix minutes. De quoi ridiculiser dans ce polar les services secrets, les traditionalistes bornés, les militants islamistes maffieux ou cagots, pour le bonheur futur des deux héros.

 

Ce contenu a été publié dans Maghreb, roman, Tunisie, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.