Colonos, wester chilien

Un grand western chilien, de Chiloë à la Terre de feu (1000 km…), du Pacifique à l’Atlantique.

Beauté des paysages et cruauté génocidaire : la composition du western nous prend à la gorge  et se répète du nord de l’Amérique aux Andes méridionales. Ces dernières sont bien moi galvaudées que les Rocheuses des USA et blessures et les Sierras Madres mexicaines, depuis plus de 130 ans que le western existe.

Quand on parle de l’Or Blanc au Chili, il peut s’agir de nitrates, mais dans Colonos, ce sont les troupeaux de dizaines de milliers de moutons dans les Andes.

Certes, éliminer les indiens a été le projet des colons éleveurs de bétail, mais il n’a pas été menée partout de la même manière. Côté argentin, la Conquête du désert est systématique et radicale si bien que c’est le fondement de l’identité nationale. Côté chilien les épisodes de coexistence et de métissage sont beaucoup plus complexes, si bien que le film peut à la fois mettre en scène le héros métissé Secundo et faire dialoguer ce personnage avec le représentant du gouvernement central chilien qui prétend fonder la nation sur l’incorporation des indiens métissés, en particulier à Chiloë.

Les nombreux commentaires sur le film que j’ai lus développent le thème des ethnocides généralisés du continent américain. Ces commentaires méritent d’être nuancés : métisser n’est pas un crime en soi, c’est un non dit qu’il faut sans cesse enrichir, mettre à jour. Toutes les nations sont métisses et celles qui ne veulent pas le reconnaître entretiennent une maladie, le racisme.

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