Aussi riche que le roi, Abigail Assor, Gallimard 2020, 207 p.
Chant d’amour dans une Casablanca dont l’auteure remémore la douceur et la violence. Pamphlet sur un Maroc où le règne du pouvoir et de l’argent est immense. C’est dans les odeurs et les couleurs où s’immerge le lecteur que se tressent les relations intimes entre riches et pauvres, vieux et jeunes. Les pyramides du Maroc : famille royale, Fassis, milliardaires de Casablanca. Mais en bas ça grouille et ça n’obéit pas.
« Au milieu de la cabine, le combiné poisseux glissait entre les mains de Sarah « c’est moi ». Driss ne dit rien. Entre eux, pendant de longues secondes, il ne reste que le bourdonnement métallique de la communication téléphonique. Alors elle se lança. Et elle lui demanda : est-ce qu’on sort ensemble, maintenant ? Il répondit : oui d’accord. Elle lui proposa de le rejoindre chez lui et, après un silence, il accepta. […] Sarah rejoignit Kamil et la décapotable. Il la déposa à Anfa Supérieur, devant la plus belle villa de tout Casa.[…] (p. 93)
« Au gouvernement, dans le palais royal, à la tête des grandes entreprises, il n’y avait que des Fassis, exclusivement des Fassis ; et si par hasard un homme d’une famille quelconque acquérait du pouvoir, ce pouvoir était toujours moindre par rapport à son homologue fassi, c’était mieux qu’être riche […] Génération après génération, les enfants de Fassis devenaient eux-mêmes ministres et hommes d’affaires. Il n’y avait rien de pire, Sarah le savait très bien, qu’un Fassi qui diluerait son sang dans une union avec un roturier. Driss était fassi. » (p. 143)
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